14 Juin 2010
Conte philosophique paru en 1752.
Ce conte décrit la visite de la terre par un être venu de la planète Sirius nommé Micromégas.
Micromégas est un géant de 32 km de haut, jeune savant parlant 1000 langues, vivant quelques millions d'années et habitant la gigantesque planète Sirius. A la suite de travaux scientifiques contestés par les fanatiques du clergé de sa planète, il doit s'exiler : il est condamné à ne pas se présenter à la cour pendant de longues années. C'est alors qu'il décide de voyager dans l'univers en espérant découvrir un monde meilleur.
Il se rend sur la planète Saturne et se moque tout d'abord de la petite taille de ses habitants ( 2 km de haut). Il perd néanmoins son sentiment de supériorité en s'apercevant qu'un "être pensant peut fort bien n'être pas ridicule pour n'avoir que 6000 pieds de haut". Il se lie d'amitié avec un habitants de Saturne, secrétaire de l'académie des sciences. Ensemble, ils quittent Saturne. Ils se rendent sur Jupiter, puis sur Mars.
Ils reprennent leur route en s'entretenant des sujets les plus divers et arrivent sur la terre sans même s’apercevoir de l'existence de ses habitants dont les proportions sont si réduites qu'elles échappent à leurs sens. Ils font d'un diamant une sorte de loupe qui leur permet de découvrir l'espèce humaine. Arrivés en plein océan arctique, ils rencontrent un navire qui revient d’une exploration du cercle polaire. Saisissant le bateau dans sa main, Micromégas entreprend de communiquer avec les savants du bord, qui apparaissent comme autant d’insectes conscients. S’ils parlent fort bien de sciences ou de métaphysique, ces microbes hélas, sont plus inquiétants lorsqu’ils exposent leurs idées philosophiques : ils soutiennent que leur pouvoir vient d'un Dieu qui a créé l'univers pour les hommes. Une tempête soudaine interrompt le colloque : tout disparaît aux yeux des voyageurs jusqu'à ce que Micromégas retrouve dans une poche de sa culotte le vaisseau ainsi que l'équipage, auquel il adresse des paroles pleines de bonté tout en déplorant l'orgueil ridicule de ces êtres minuscules.
Effrayés et déçus par ces petits hommes grotesques et imbus d’eux-mêmes, les deux géants reprennent leur route interstellaire en laissant tout de même à la Terre un livre, qui apparait finalement vierge aux terriens. La métaphysique est vaine parce que l'homme ne peut trouver de solution à un Univers qui le dépasse, c'est le sens de la parabole du livre blanc qui clôt le conte. L'homme doit esquiver la tentation de rechercher la vérité absolue: la raison du monde échappe à l'intelligence humaine. Micromégas s'achève sur une leçon d'humilité.